Syndicat National des Industries du Plâtre
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Les carrières de gypse : Un atout pour la biodiversité

La biodiversité est essentielle au développement naturel et au fonctionnement des écosystèmes de notre planète. Elle est précieuse et sa préservation est, pour tous, une préoccupation constante.

Ecopaturage Vaujours

Eco pâturage Vaujours ©PLACO

Les Nations Unies ont qualifié la décennie actuelle de « Décennie pour la restauration des écosystèmes ». En 2021, les gouvernements du monde entier adoptèrent un accord mondial ambitieux pour la nature, décliné en plans d’action régionaux et nationaux. Dans ce cadre, l’Union européenne élabora sa propre stratégie en faveur de la biodiversité pour la décennie à venir. La législation environnementale européenne, issue notamment des Directives « Oiseaux » et « Habitats », devint alors encore plus dissuasive à la poursuite d’activités commerciales, créatrices toutefois de valeurs et d’emplois… !

La société civile – notamment les organisations de protection de la nature – et le monde économique – principalement les entreprises extractives -, considérant avoir un rôle à jouer dans la recherche de solutions créatives visant à concilier prospérité et environnement, décidèrent alors de collaborer afin d’établir la base d’une compréhension mutuelle de la législation européenne pour qu’elle soit correctement mise en œuvre. En octobre 2021, ils publièrent ainsi un Code de conduite sur la protection des espèces, véritable recueil de recommandations pour maintenir et développer la biodiversité.

Ce Code, soutenant une règlementation déjà précise, s’applique aux situations où un impact même minimal sur la biodiversité est inévitable. Il sert de guide général pour proposer des solutions pratiques en matière de protection des espèces, définit les procédures à suivre pour la création d’habitats naturels temporaires et fournit des conseils pour la gestion de ces habitats dans le respect de la doctrine ERC (Eviter Réduire Compenser). Ce Code devrait avoir un effet positif sur les populations d’espèces locales puisqu’il offre un cadre favorisant la conservation des espèces dès la phase de planification et jusqu’à la cessation des activités d’extraction.

La préservation de la biodiversité est un sujet phare des exploitants de carrières de gypse. Le changement dans l’utilisation des sols qu’implique leur activité extractive peut en effet entraîner une perturbation même temporaire de la biodiversité. Pour y remédier, il est impératif qu’ils la protègent à toutes les phases de leurs projets, de la conception à la remise en état finale.

 

Phase de conception et d’études

La phase de conception et d’études, avant l’exploitation d’un nouveau site ou l’extension d’un site existant, s’étend sur une période longue, a minima de 4 ans mais souvent de 10 ans et associe les différentes parties prenantes. Elle vise à vérifier l’adéquation du projet aux enjeux environnementaux. Durant cette phase, les industriels constituent un Dossier d’Autorisation environnementale destiné à la Préfecture afin qu’elle puisse autoriser l’exploitation. Ce dossier comporte une évaluation environnementale mesurant les impacts que pourrait avoir l’exploitation, notamment sur la biodiversité, et les modalités de réaménagement prévues lors des différentes phases de l’exploitation.

Little Ringed Plover

®Tomasz Wilk

Dans ce dossier, les industriels expliquent les actions qui seront menées pour éviter, réduire et compenser le cas échéant les impacts. La réhabilitation et le réaménagement du site réalisé de façon coordonnée à l’exploitation, c’est-à-dire au fur et à mesure de son avancement, mais aussi une fois l’exploitation terminée, est également décrit. Le principe est simple : le site occupé doit être rendu a minima dans son état initial et si possible dans un état amélioré. Les exploitants de la filière gypse vont aujourd’hui clairement au-delà de l’application de la stricte réglementation en proposant, dès la phase conception, des plus-values en matière de biodiversité.

Le projet de réaménagement – établi en amont de l’ouverture du site mais réajusté si besoin au cours de l’exploitation – est piloté par les industriels assistés de sociétés de conseil en ingénierie écologique. Il est également mené en étroite collaboration avec l’administration, les communes, les collectivités locales et les associations de protection de l’environnement. Dans le cadre de ce pilotage, le Code de conduite devient un document complémentaire essentiel aux exploitants leur permettant d’envisager des actions pertinentes dont le contenu reflète l’état des connaissances sur les habitats et les espèces présentes sur et autour des sites exploités. Le suivi de la biodiversité, au sein des périmètres autorisés, sera assuré en continu par l’exploitant avec le support de bureaux d’études spécialisés en écologie.

Common Tern

© John Fox

Phase préparatoire à l’exploitation

Certaines actions planifiées dans le projet de réaménagement débutent dès la préparation du terrain, avant-même que le gypse ou l’anhydrite ne soient extraits. A titre d’exemples, il peut s’agir :

  • D’un déboisement et d’un décapage réalisés, dans la mesure du possible, hors période de nidification ;
  • De la mise en merlon de la terre végétale décapée en vue de la revégétalisation future du site à ciel ouvert ;
  • De la création d’écotone pour augmenter les habitats favorables aux passereaux ;
  • Du maintien du front sablonneux (quand il existe), pour les hirondelles de rivage ou les abeilles sauvages ;
  • De la conservation d’espaces ouverts prairiaux pour les orthoptères.
Avant

©KNAUF

Apres

©KNAUF

Phase d’exploitation

L’exploitation entraîne un changement, réduit au minimum mais régulier, de l’utilisation initiale des terres qui impacte les espèces. Evoluant en même temps que la carrière avance, le site se transforme grâce à la création d’habitats pionniers à coloniser, au maintien d’habitats temporaires et de ceux intégrés dans les plans de réaménagement.

Suite à la mise en route de la phase d’extraction du gypse ou de l’anhydrite et dès qu’une surface suffisamment grande est disponible, les travaux de réaménagement débutent et se poursuivent à l’avancement de l’exploitation.

  • En ce qui concerne les exploitations souterraines, les excavations sont remblayées par des terres et matériaux inertes locaux afin d’assurer la stabilité géotechnique définitive des terrains.

Lorsque la structure du sous-sol le permet, les industriels, en accord avec la préfecture et avec la contribution des bureaux conseils en écologie, conservent certaines galeries non clavées offrant ainsi un gite et/ou zone de reproduction.

  • Pour les exploitations à ciel ouvert, la variété des options de réaménagement est importante.

Les stériles de découvertes précédemment stockés sont utilisés pour combler le vide créé par l’exploitation qui, avec l’apport de matériaux inertes issus des terrassements locaux, permettent, si le réaménagement souhaité est de remblayer totalement la fosse, de reconstituer une morphologie finale proche du profil initial. C’est très souvent le cas en région parisienne.

Les sols et sous-sols ainsi reconstitués sont revégétalisés, plantés ou réaménagés pour créer des espaces favorables à la biodiversité : zones humides, lisières, espaces verts, aménagements d’habitats pionniers à coloniser, etc. Tout est fait pour favoriser l’implantation d’espèces locales : fauches tardives pour les petits mammifères, création d’espaces de sénescence pour les espèces cavicoles, aménagement de cavités ou gîtes pour les chiroptères ainsi que de zones enherbées favorisant la sauvegarde des pollinisateurs sauvages, etc.

Inauguration du Parc Nature

Inauguration du Parc Nature ©ETEX

Phase post-exploitation

Une fois la phase d’exploitation d’un site à ciel ouvert définitivement achevée, celui-ci peut être aménagé en espace vert ouvert au public, devenir une réserve locale de biodiversité ou rendu à son utilisation initiale (espaces forestiers ou agricoles). Il est régulièrement constaté, sur des sites en post-exploitation, l’implantation d’oiseaux rares ou la réimplantation d’espèces.

En conclusion, tout est fait avant, pendant et après l’exploitation pour protéger, conserver et ajouter de la valeur aux écosystèmes biologiques afin que le vivant reprenne place dans « l’esprit initial du lieu ». Les exploitants travaillent en effet à ce qu’à l’issue de l’exploitation (dont la temporalité est relativement courte) les écosystèmes soient reconstitués, voire améliorés.

Les projets de préservation, protection, restauration, réintroduction ou de compensation de la biodiversité menés sur l’ensemble des sites d’extraction du gypse ou de l’anhydrite ainsi que dans leurs environs proches sont toujours plus ambitieux. Les actions menées sur le terrain vont souvent au-delà des exigences de la règlementation. Leurs résultats sont régulièrement présentés à l’occasion de visites des carrières et lors d’évènements réunissant un large public : ils reflètent l’engagement de la filière en faveur de la biodiversité, lequel se poursuit et s’enrichit en intégrant désormais les recommandations apportées par le Code de conduite pour la protection des espèces dans le secteur extractif, volontaire et coopératif

 

Protection de la biodiversité et la gestion des écosystèmes : code de conduite

La protection de la biodiversité et la gestion des écosystèmes dans les carrières sont depuis longtemps une priorité pour le secteur européen du gypse, comme le montrent de nombreux exemples à travers l’Europe.

Publié en octobre 2021 et traduit en français très récemment, le « Code de conduite pour la protection des espèces du secteur extractif » – à l’initiative de BirdLife, HeidelbergCement, CEMBUREAU, Eurogypsum et l’UEPG – délivre, dans le cadre des législations européennes, des références pour maximiser la biodiversité dans les carrières.

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Nos engagements pour la biodiversité

Exemples :

  • Inventaire complet des espèces et habitats remarquables en amont du projet de carrière : mise en place de la séquence ERC en privilégiant l’évitement et la réduction des impacts lorsque cela est possible. Mesures de compensations par le biais de conventions avec suivi pendant 30 ans.
  • Prise en compte des cycles de vie lors des opérations de déboisement et de décapage : ces opérations sont réalisées de préférence hors période de nidification.
  • Reboisement, réhabilitation et mise en sécurité d’anciennes carrières dont l’exploitation est achevée depuis de nombreuses années.
  • Réaménagement des carrières en sites naturels en accord avec l’autorisation préfectorale d’exploitation, le plus souvent comme à l’initial : espaces agricoles ou boisés comprenant des espaces prairiaux ouverts, des lisières, des zones humides…
  • Gestion différenciée des lieux pour favoriser l’implantation des espèces locales et la biodiversité :
    • fauches tardives pour les petits mammifères, rongeurs,
    • espaces de sénescence pour les espèces cavicoles,
    • maintien de front sablonneux pour les hirondelles de rivage ou les abeilles sauvages,
    • maintien d’espaces ouverts prairiaux pour les orthoptères…
    • entretien des zones humides pour les batraciens, odonates…
    • aménagements de cavités ou gites pour les chiroptères,
    • etc
  • Mise en place de suivi biodiversité au sein des périmètres autorisés avec le support de bureaux d’études spécialisés en écologie.
  • Valorisation et découverte de ces espaces réaménagés et de la biodiversité lors de journées portes ouvertes.
  • Mise en place de « pâturages extensifs » des zones enherbées favorisant la sauvegarde en particulier des pollinisateurs sauvages.

Lantosque (Alpes Maritimes) – Prise en compte d’une espèce protégée : IBERIS LINIFOLIA

 

Mazan (Vaucluse) – Aménagement des verses ayant permis le stockage des terres de découverte.

Après 3 à 5 ans                                         Après 20 ans

 

Coubron-Vaujours (Seine Saint-Denis) : zone en cours d’exploitation

Coubron-Vaujours : zone réaménagée

Récolte de miel à Villeparisis
Écopaturage à St Jean de Maurienne
Batracien – zone humide Vaujours
Odonate – zone humide Vaujours
Écopaturage à Vaujours
Journées Portes Ouvertes 2019
Zone humide à Vaujours
Journées Portes ouvertes 2019
Mare de compensation à Villevaudé
Mare accueillant le crapaud calamite
Mare en cours de réalisation
pour accueillir le crapaud calamite
Vue générale d’espaces réaménagés
Écopaturage
à St Jean de Maurienne
Genévrier Cade à Lazer
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